Aurevoir Zergling

à toi, notre compagnon de vie depuis 14 ans,

Aurevoir Zergling,

Tu es né il y avait presque 14 ans dans la campagne bordelaise, un jour d’été.

Une simple photographie s’est muée en une histoire d’amour, au-delà des mots.

Tu t’es avancé vers moi, tu n’avais pas de nom, nous nous sommes choisis.

Maman était là, Arnaud t’attendait : son premier chat.

Je lui ai laissé choisir ton nom, mon Zergling. Un nom spécial pour un être spécial.

Le jour d’avant tu étais un chat parmi des millions et le lendemain tu es devenu Notre chat.

Dès les premiers moments, nous avons compris que tu vivrai libre, sans contrainte, sans chaîne. Toi, tu avais décidé d’être un chat-racine, nos racines. Notre vie a poussé avec toi, plus solide et plus profonde chaque jour.

Dans mon studio bordelais une semaine, et la suivante dans le studio d’Arnaud à Paris. Arnaud m’a fait remarquer hier que tu dois être le chat avec la pire empreinte carbone. Parce que tu nous as suivis partout, mon Zergling. Ce jour où nous avons pu t’offrir une terrasse dans notre deux pièces d’amoureux et une amie, Léïa. Ce jour où tu as posé tes pattes en ronronnant sur mon ventre s’arrondissant, et celui où tu nous as vu partir en panique à la maternité. Ensuite, tes yeux ronds devant notre tout petit garçon et tes moustaches qui frétillent révélant un sourire. Et puis enfin, un jardin, toi qui aimais tellement la nature. De nombreuses siestes au soleil près de Maël, Arnaud et moi.

Des heures à dormir près de l’ordinateur contre le clavier bien chaud.

Tu as emplis nos vies de toi : ta couleur chatoyante, ton allure assurée lorsque tu nous attendais devant la maison.

Les gens nous avait dit de te garder à l’intérieur mais tu vivais pour le parfum des fleurs et la verdure. Toi, tu as toujours été un chat libre. Tu sentais bon l’herbe chaude même en hiver.

Lorsque nous avons quitté la France, nous savions que nous te laissions pour deux ans en sécurité chez mes parents.

Nous ne voulions pas te déraciner et tu aimais tellement la liberté et l’espace ! Deux années dans la campagne vacquiéroise et tu as laissé ton empreinte indélébile dans le cœur de mes parents. Partout, où tu es passé les discours ont été unanimes : tu étais spécial.

Nous t’avons ramené une petite américaine que tu as adopté comme une sœur : ta douce Méline.

Tu aurais tellement voulu être humain. Pourtant ton coeur était bien plus grand que celui de certains d’entre eux.

A chaque nouvelle page, tu t’es enraciné avec nous : Pessac où tu as tant aimé te prélasser près de la piscine, sur le vieux canapé de la véranda. Même Mézos, où tu nous as suivis et où nous avions cru te perdre pour la première fois. Nous avons failli te perdre tant de fois, que nous avions fini par penser que tu étais immortel.

Et enfin, Rochester. Cette fois-ci nous souhaitons y rester. Jamais sans toi !

24 heures d’avion à te tenir la patte. Je crois que tu étais déjà malade mais tu n’as rien dit. Tu étais un chat fier. Et puis lundi, c’est arrivé. Nous avons pensé que tu faisais une hypothermie à cause de froid. Nous avons hésité à t’amener tout de suite chez le vétérinaire, pas certains de pouvoir te sauver. Tu as survécu, sous la couverture à côté de nous, nuit et jour. Finalement, il a bien fallu se rendre à l’évidence, cette fois-ci c’était différent. Alors, nous t’avons amené chez le vétérinaire, convaincu de te ramener quand même.

J’avoue que ça m’a soulagée de savoir que ce n’était pas le froid de Rochester qui avait eu raison de toi. Tu étais très malade, tu n’avais rien dit, rien montré. Je crois qu’au fond de moi, je le savais.

De toi, nous avons ramené une simple boite en carton puis planté un magnolia par dessus. Seulement pour garder quelques fleurs de toi, pour que tu puisses t’enraciner dans ta dernière demeure.

Certains diront que tu étais juste un chat, ceux-là n’ont jamais été amoureux.

On ne choisit pas ceux qu’on aime, on est cueilli par eux.

L’amour nous frappe, grandit et s’épanouit.

A toi, le témoin de mon histoire avec Arnaud, notre premier projet de vie commune, je voudrais te dire merci.

Merci, d’avoir été tellement plus qu’un être vivant parmi des milliers.

Merci, pour tout ce que tu nous as offert, apporté ;

Aurevoir Zergling, le vide que tu laisses ne se comblera jamais.


Commentaires

2 réponses à « Aurevoir Zergling »

  1. Avatar de drakarnoir12
    drakarnoir12

    très bel hommage ma nièce

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    1. Merci, ton cœur a su trouver la place pour connaître l’amour des animaux. Je sais comme tu me comprends.

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