Développement de la communication et du langage chez le tout-petit enfant

Parents : La communication et le langage de votre enfant se développent-ils normalement ? Quels sont les signaux d’alerte ?

Que vous soyez déjà parents de plusieurs enfants ou jeunes parents, il est fréquent de s’interroger sur le développement de votre bébé. Des attitudes et des comportements observés chez votre tout petit génèrent de nombreuses questions et des angoisses. Il existe des disparités significatives entre les individus, mais il y a malgré tout des signaux d’alerte à repérer et à ne pas manquer quand ils se manifestent. Comment repérer ces signaux ? Qu’est-ce qui relève d’un développement classique ou d’un développement particulier

Développement de la communication du bébé de 0 à 3 ans 

La naissance d’un enfant, son arrivée au sein du couple parental vient bouleverser toutes les certitudes. Vous pouvez d’ailleurs en témoigner, aucun enfant n’a le même fonctionnement et chaque rencontre balaie nos croyances en un battement de cils.

Pourtant, l’on retrouve des invariants dans le développement de la communication et du langage de l’enfant.

Souvent, chez le tout petit, seul un développement fortement divergent va être remarqué et noté par le médecin. Toutefois, les parents ont très tôt le sentiment que quelque chose ne va pas , mais ne parviennent pas à l’exprimer. Quels signes doivent attirer votre vigilance ?

1ᵉʳ mois 

Le premier mois est caractérisé par la rencontre et les tentatives d’accordage affectif entre vous et votre enfant. Votre bébé réagit principalement à vos voix, entendues durant les neuf mois passés in utero. Vous remarquerez que bébé s’apaise quand vous chantez ou que vous adoptez une tonalité douce et légèrement aiguë. Votre bébé reconnaît vos odeurs qui ont une importance capitale dans son développement sensoriel et affectif. Le papa apportera aussi une grande source d’apaisement en pratiquant le peau à peau avec son bébé. Le toucher occupe une place prépondérante dans le développement de votre tout petit. Être tenu, bercé, caressé, changé avec douceur permettra la mise en place d’une communication, d’un partage entre l’enfant et ses parents. En répondant à ses besoins, vous lui apprenez à vous les communiquer, vous instaurez une réciprocité dans le lien de communication.

En revanche, la vue de votre tout petit n’est pas encore très développée. Il est normal qu’il ne vous suive pas encore du regard. Il présente des réflexes dits archaïques qui vont lui permettre d’assurer des fonctions vitales. Le reflexe de succion satisfait la fonction d’alimentation, par exemple.

A cet âge vous devez être alertés par toute manifestation de douleur, subite, intense ou récurrente. Si votre nourrisson est hypotonique, excessivement raide, présente des pleurs inconsolables ou une régression quelle qu’elle soit, vous devez consulter votre médecin.

3ᵉ mois 

Dès la 6ᵉ semaine, votre enfant affine ses capacités de communication. Il commencera à sourire lorsqu’il entend votre voix ou si vous vous trouvez à proximité de lui. Petit à petit, il va réussir à tourner sa tête vers vous et s’exercera au babillage rudimentaire. Ses muscles se renforcent, il est en mesure de tenir sa tête et d’observer plus précisément le monde qui l’entoure.

Si votre enfant, ne semble pas réagir aux sons, à votre visage, ne manifeste pas d’intérêt pour les interactions, vous devez en parler à votre médecin.

6ᵉ mois

Votre enfant manifeste un intérêt accru pour ce qui l’entoure. Il tient maintenant assis grâce à un appui, est capable de se redresser et de se retourner au sol. Ces changements lui offrent de nouvelles possibilités de s’exercer aux interactions. Ainsi, son babillage s’affine avec des syllabes redoublées, et vous avez même l’impression qu’il vous appelle. Il vous suit du regard, vous sourit et lorsque vous le chatouillez, il rit aux éclats. Un véritable lien s’est établi et vous êtes capable de répondre à ses pleurs, de les comprendre et de vous ajuster.

C’est le moment de profiter des jeux conjoints tels que le « coucou/caché, les chatouilles, les bruits de bouche et les imitations ». Votre bébé apprend en vous imitant, parlez-lui et faites-en un partenaire de communication !

Si vous notez une régression dans le développement de votre enfant, une pauvreté dans les interactions sociales, un regard labile, une absence ou une limitation des mimiques, parlez-en à votre médecin.

Une absence de réaction aux bruits forts, à la voix doit faire l’objet d’une attention particulière. Tout signe de retrait ou de communication limitée doivent être considérés comme inhabituel.

9ᵉ mois 

Même s’il ne parle pas encore, votre enfant peut désormais s’exprimer plus clairement. Il répond à son prénom, tend les bras pour être porté et commence à pointer ce qu’il désire.

Il diversifie ses productions vocales, qui deviennent plus précises et ressemblent parfois à des mots. 

C’est un moment décisif dans l’apprentissage du langage. Votre enfant a besoin de, vous imiter et de se nourrir de vos productions langagières. Il aime reproduire vos bruits de bouches, les onomatopées et vous observer pour apprendre de nouvelles compétences. Il est essentiel de lui parler afin de lui décrire vos actions quotidiennes et ce qui l’entoure. C’est ainsi qu’il va acquérir la capacité de nommer le monde. Il se réjouira d’écouter des histoires simples avec des images contrastées et colorées qui l’aideront à structurer son langage et sa pensée. 

Il est aussi particulièrement attiré par les différentes textures, odeurs, qu’il aime manipuler et vous entendre nommer. A vous les moments de tambouille partagée ! Toutes les interactions que vous lui offrez, le nourrissent et lui permettent de construire son langage.

Chez un enfant avec un retard de développement de la communication, vous serez d’abord alertés par un décalage avec la norme. Il est possible que votre enfant se montre plus performant dans d’autres domaines comme la motricité, mais cela doit vous alerter si la communication de votre enfant n’évolue pas ou régresse.

Un enfant qui ne vous regarde pas, ne vous répond pas, ne babille pas, ne cherche pas à entrer en relation, doit attirer votre attention.

De 1 à 3 ans 

D’un an à ses trois ans, l’enfant va commencer à utiliser le langage comme moyen pour entrer en relation et obtenir la satisfaction de ses besoins. Ses premiers mots apparaissent, ils sont reconnus comme signifiants par un tiers et l’enfant s’affirme en tant que partenaire de communication. Les disparités dans le développement vont se creuser entre les enfants qui n’investissent pas tous les domaines dans le même ordre.

Certains d’entre eux parleront comme un livre ouvert à deux ans et d’autres ne feront pas de phrases avant trois ans.

Qu’est-ce qui est un signal d’alerte avant trois ans ? :

  • un enfant qui ne vous regarde pas ;
  • un enfant qui ne répond pas à son prénom, qui ne réagit pas aux bruits ;
  • un enfant qui réagit de manière violente, disproportionnée, face aux bruits ;
  • un enfant qui ne manifeste pas de demande d’interaction sociale, qui n’aime pas être touché, pris dans les bras ;
  • un enfant qui ne pointe pas les objets ;
  • un enfant qui n’entre en communication que par les cris, qui est agressif, présente des troubles du comportement, de l’alimentation et du sommeil ;
  • un enfant qui présente des absences, des fuites du regard, qui semble déconnecté du monde ;
  • un enfant qui présente des régressions dans le langage, la communication, la motricité ;

À son entrée à l’école maternelle, votre enfant :

  • doit pouvoir s’exprimer en utilisant des mots, des phrases simples qui ne sont pas des répétitions de celles de l’interlocuteur (écholalie) ;
  • comprend des mots, des phrases simples non systématiquement soutenus par des gestes et hors contexte ;
  • peut utiliser des mots déformés phonologiquement, mais doit être capable d’améliorer ses productions dans le temps ;
  • peut présenter des difficultés à construire sa syntaxe, mais continue de progresser ;

Et surtout, votre enfant manifeste un attrait pour ses pairs et tente d’entrer en interaction.

Comment aider votre enfant s’il présente des difficultés ?

Le premier élément à prendre en compte est la durée et la sévérité du retard dans le développement. Plus vous intervenez tôt, et plus votre enfant à des chances d’évoluer favorablement. Les inquiétudes des parents demeurent rarement infondées. Si vous vous inquiétez, vous devez vous sentir légitimes et consulter.

En première intention, référez-vous à votre pédiatre qui sera à même de vous diriger vers d’autres professionnels.

Tous les troubles du langage et de la communication n’ont pas les mêmes causes et les mêmes impacts sur le quotidien.

Il suffit parfois d’une guidance lors d’un retard de langage simple. Dans le cadre de troubles envahissants, tels que les troubles du spectre autistique, vous aurez besoin d’être correctement pris en charge par des professionnels. Quoiqu’il en soit, les parents sont les premiers témoins du développement de leur enfant et de ce fait, les premiers interlocuteurs dans la mise en place du soin. Ne doutez pas de vous, en cas de questions, faites appel à un professionnel pour vous accompagner.


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